LA PERFECTION DANS L’ART
La première chose à dire pour définir la perfection, c’est qu’elle est la recherche de l’idéal, ce qui n’existe pas.
Idéal : la définition étymologique :
XVIe siècle. Emprunté du latin médiéval idealis, « relatif à l’idée » dérivé du latin classique idea […]. (dictionnaire-academie).
Donc cet article qui est sur la perfection sera sur quelque chose qui n’existe pas, sur ce que l’on ne peut pas parler à son sujet.
PEUT-ON AFFIRMER QUE QUELQUE CHOSE N’EXISTE PAS ?
Oui, on peut affirmer que quelque chose qui n’existe pas n’existe pas, car tout bêtement, nul besoin d’affirmer que ce qui n’existe pas n’existe pas. Ça a une logique – même si ça parait absurde à première vue. Ce qui n’est pas logique, c’est de continuer à dire qu’elle existe pour quelque chose qui n’existe pas. À ce stade-là, on est inévitablement dans le domaine des croyances.
DE QUELLE CHOSE INEXISTANTE CET ARTICLE PARLE-T-IL ?
Cet article parle de l’inexistence de la perfection, ce qui est basé sur l’idéalisme qui est basé sur l’idée, donc cet article parle finalement de rien. Car l’idée qui a inventé la perfection, ça n’a pas de molécule – donc une idée est une croyance. Du coup, cet article est plutôt pour parler des croyances sur l’existence de la perfection.
Perfection : la définition étymologique :
Le mot « perfection » vient du verbe latin perficio, dans lequel -ficio est la forme du verbe facio, facere : faire ; le préfixe per- traduit l’idée d’une action menée « jusqu’au bout ». Parfait signifie donc «ce qui est fait jusqu’au bout, totalement». (wikipedia).

L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci.
Comme d’habitude, je cherche la réponse dans la nature (l’Univers si vous voulez) qui est composée de matière qui existe et pas dans des idées qui sont faites de croyances – ou d’irrésolution qui n’est rien d’autre qu’un état psychologique d’un individu.
Je trouve convenable de prendre comme base « ce qui est fait jusqu’au bout, totalement » et donc voici ma définition :
la perfection est ce qui ne peut être autrement.
Par contre on ne peut jamais savoir si quelque chose peut être autrement ou non. Parce que le statique est un concept humain et ce qui n’existe pas dans l’Univers – la nature. Si tout bouge, c’est-à-dire, change en permanence (c’est bien le cas dans l’Univers) alors on peut être sûr de rien de manière absolut.
Mais bien évidement, on peut croire être sûr un moment, des années, voire des siècles, etc que telle chose est parfaite. Croire est facile et gratuit qui exige aucun effort.
SI LA PERFECTION N’EXISTE PAS, ALORS L’ART N’EST-IL JAMAIS PARFAIT ?
L’art qui est déjà hyper bourré des idées, des idéaux qui n’existent que dans nos têtes depuis des sicles a-t-i-l besoin d’une autre chose qui n’existe pas comme la perfection ? L’art n’est-il pas suffisamment factice ?
D’un autre côté, l’art est toujours parfait tant qu’il n’est pas laid. La perfection dans l’art se trouve dans le fait qu’il est beau, autrement dit, dans son esthétique, son harmonie, son équilibre, son originalité, son unicité, mais surtout dans son artiste. Si celui-ci est intéressé particulièrement à la perfection technique (du commerce) de son travail au lieu de révolutionner – c’est généralement une nécessité – le contenu de son art, c’est parce qu’il est un technicien, rien qu’un commerçant et pas un créateur. Dans un sens, une œuvre d’art parfaite au niveau technique – mise à part son esthétisme -, c’est en général purement un produit sous l’influence de l’industrialisme même si elle est faite à cent pour cent de façon manuelle.
L’art, de sa nature, est obligé d’être un menteur, l’artiste, lui, il l’est-il aussi ?
Je suis un artiste de l’art brut et bien attaché à la racine des arts plastiques, à l’art, ce que l’on nomme communément de manière insignifiante, « préhistorique » (comme si l’histoire écrite avait une valeur concrète) et j’en suis fière. Je laisse le perfectionnisme technique à la con à l’industrialisme malhonnête, je n’ai rien à faire avec. Je vends mon travail, pas moi-même.

Vilen Barsky | » Sans titre » 1963.
Je préfère Pablo Picasso imparfait au niveau de son pinceau, mais qui a révolutionné les arts plastiques que Salvador Dali qui est parfait en pinceau et qui ne fait que troubler la figuration. Je préfère John Carpenter que Steven Spielberg, je préfère Rodriguez que Pink Floyd, etc, etc. Je préfère également tous les artistes « raté·e·s » que ceux qui ont réussi.
Ce qui compte, c’est l’artiste lui-même et pas vraiment son travail.
Si vous préférez un plat sur lequel vous n’avez strictement aucune idée dans un restaurant que la soupe toute simple faite avec ce qu’il y a à la maison par votre mère, par exemple, c’est que vous n’avez pas compris la vie,
C’est que vous êtes complètement à côté de la plaque.
Hakan Portakal 11/ 2024


