LES AVENTURES DE L’ABSTRACTION AU PAYS DES MERVEILLES

L’HOMO DEFINITIO DÉFINIT LE MONDE

Avant de développer l’article, je voudrais préciser brièvement la définition du mot « abstraction », car le langage articulé (le langage n’est bien sûr pas propre à nous) est de plus en plus inutilement compliqué par notre perception du monde, qui se base uniquement sur nos propres valeurs (progrès, etc.) et non sur les valeurs de la nature (lois physiques). Bien que la linguistique soit une discipline relativement scientifique (trop méthodique ?), elle n’échappe pas au subjectivisme qui caractérise toujours le monde scientifique.

D’autre part, essayer d’expliquer une chose intangible (abstraction) avec des mots intangibles est une tâche presque impossible.

Bien sûr, les mots prononcés dans la parole, c’est-à-dire la voix, sont le résultat de la vibration des cordes vocales. C’est concret au niveau physiologique, mais pas du tout au niveau du sens. Chaque mot est une invention partagée par une communauté, qui se transforme en système et devient une langue. La langue en tant que code, mot ou ensemble de codes n’a pas de fonctionnalité naturelle, à l’exception des cris et du langage corporel. Par exemple, dire à quelqu’un dans la nature qu’il y a un jaguar (mangeur d’hommes) dans les parages ne sera pas aussi stimulant que d’observer quelqu’un terrifié (langage corporel) par la présence d’un jaguar à proximité.

Voici la définition du mot « abstraction » selon Le Robert :

« Fait de considérer à part une qualité, une relation, indépendamment des objets qu’on perçoit ou qu’on imagine. L’être humain est capable d’abstraction et de généralisation ».

« Qualité ou relation isolée par l’esprit. ➙ notion. La couleur, la forme sont des abstractions. » (Le Robert)

Notez qu’il s’agit plus ou moins d’une définition standard et qu’elle est donc semblable à d’autres que vous pouvez trouver dans d’autres dictionnaires. Je suppose d’ailleurs que d’autres langues ont plus ou moins la même définition, car il est souvent d’usage que les individus suivent les autres, et cela vaut aussi pour les pays, les cultures, etc.

Selon cette explication, nous avons compris que l’abstraction est une « Opération intellectuelle qui consiste à isoler par la pensée l’un des caractères de quelque chose et à le considérer indépendamment des autres caractères de l’objet. » (LAROUSSE)

Et voici le sens étymologique du mot :

« Du latin abstractus, du verbe abstraho (« tirer, traîner loin de, séparer de, détacher de, éloigner de »). Au XVIe siècle, ce nom désigne le fait de s’isoler de la société ». (Wiktionnaire)

Voilà. L’Homo definitio a défini le monde.

Par conséquent, le sens du mot « abstraction » est basé sur des mots tels que « tirer », « traîner loin de ». En d’autres termes, comme vous pouvez le constater, ces mots n’ont rien d’abstrait à l’origine, car « tirer », « traîner loin de », etc, sont des verbes qui désignent des efforts physiques et non mentaux. De toute évidence, il existe au moins une différence, probablement fondamentale, entre l’activité physique et l’activité mentale. La question se pose alors : Qu’est-il advenu du mot « abstraction » de l’Antiquité à nos jours ? C’est une bonne question qui en appelle d’autres.

Dans l’Antiquité, il y a environ 2 000 ans, lorsque nous avons officiellement inventé la philosophie, lorsque la philosophie connaissait son âge d’or, l’abstraction n’était-elle pas au service de philósophos « amoureux de la sagesse » ? Pourquoi le mot « abstraction » est-il défini non par les thermes abstraits, mais par les thermes concrets, à une époque où la philosophie a presque la même valeur que la science ?

L’abstraction étant un procédé intellectuel consistant à isoler par la pensée l’une des propriétés d’une chose, il s’agit de s’interroger sur le fonctionnement de la nature en général. Le fonctionnement de la nature a-t-il changé depuis l’Antiquité ? Ou le fonctionnement du cerveau humain a-t-il changé depuis ?

LA MONTÉE DE L’ABSURDE DANS LA PHILOSOPHIE MODERNE

La réponse est beaucoup plus simple que tout cela. L’abstraction n’est pas quelque chose de spécial, c’est une activité cérébrale fortement influencée par l’intestin (les neurones intestinaux) comme toutes les autres. Une activité physique dite concrète est tout aussi abstraite qu’une activité intellectuelle dite abstraite, et vice versa. La hiérarchisation la plus stupide est celle du fonctionnement de la nature.

Les philosophes anciens étaient beaucoup plus intelligents que les philosophes modernes. Il a fallu environ 1 500 ans pour que la philosophie de la compréhension du monde devienne de la philosophie pour la philosophie, avec un rabais du type « Je pense, donc je suis ». René Descartes (www.jepense.org).

À l’échelle universelle, rien de ce qui est basé sur la pensée ne peut être considérable, car tout simplement, le fonctionnement de la nature n’est pas basé sur la pensée. C’est très bien que l’Homme en tant qu’animal réfléchisse, par exemple, au questionnement de l’Homme dans le monde, mais pour moi le fait qu’une autre espèce animale ne se soit jamais posé une question similaire n’en est pas moins séduisant. L’intelligence n’est pas de comprendre des choses qui ne sont pas vitales, mais d’arriver à survivre.

Nous vivons sur une planète en perpétuelle évolution, dans un espace extrêmement hostile, et nous ne vivons pas dans une bulle de pensée.

Si la pensée, au sens où on l’entend ici, n’est d’aucune utilité dans la nature, à quoi sert-elle ? Devons-nous supposer que nous ne sommes pas des êtres vivants comme les autres ? Devons-nous supposer que nous sommes là pour tout comprendre ?

L’ABSTRACTION A-T-ELLE UNE PLACE PLUS IMPORTANTE DANS LE MONDE DU « JE PENSE, DONC JE SUIS » ?

Au niveau du processus de pensée, on ne peut pas parler d’une existence spécifique de l’abstraction, car la pensée elle-même est une abstraction. Par exemple, si vous pensez à faire des courses, ce n’est qu’une hypothèse, donc vous abstrayez. Si vous réfléchissez au « sens de la vie », il s’agit également d’une hypothèse, et vous abstrayez donc en ce moment même, même si cela semble beaucoup plus sérieux que la première hypothèse.

L’abstraction est naturelle et inévitable. Un jardinier qui planifie sa prochaine récolte ou d’un physicien qui calcule la distance entre deux étoiles : quelle est la différence entre ces deux personnes en termes d’abstraction ? Le raisonnement du premier est non seulement plus simple mais aussi plus utile que celui du second.

QU’EST-CE QUE L’ART ABSTRAIT ?

L’art abstrait est une approche artistique basée sur les formes et les couleurs dans les arts plastiques.

Contrairement à l’art figuratif, qui vise à représenter des objets et/ou des êtres vivants dans une dimension personnelle et veut montrer une petite partie de la nature, on peut dire que les œuvres d’art abstraites ne s’intéressent pas vraiment à la nature.

Au contraire des idées reçues, l’art abstrait n’est pas né au début du XXe siècle, mais il y a 500 000 ans à Java, en Indonésie (coquillage gravé par l’Homo erectus). Ce qui est né au début du XXe siècle, c’est le mouvement fondé sur cet art.

La peinture abstraite moderne telle qu’on la connaît aujourd’hui peut être attribuée, par exemple, à l’impressionnisme, au post-impressionnisme et au cubisme. Ces trois courants ont contribué à concrétiser l’idée que l’art peut être non représentatif.

ORIGINE DU MOUVEMENT

Les origines du mouvement de l’art abstrait sont, pour autant que l’on sache, étroitement liées à l’avant-garde artistique européenne de la fin du 19e siècle, également connue sous le nom d’art moderne.

Ces mouvements d’avant-garde constituent une rupture artistique avec les modèles traditionalistes, conservateurs et académiques de la Renaissance. Ces modèles étaient basés sur le modèle d’art gréco-romain, dans lequel le concept d’« idéal » (beauté) était la caractéristique principale.

Des mouvements tels que le surréalisme, le cubisme, le dadaïsme, l’expressionnisme et le futurisme ont cherché à rompre avec les principes esthétiques du passé.

Ce contexte a donné naissance au mouvement connu plus tard sous le nom d’« abstractionnisme » et l’artiste à l’origine de ce mouvement est considéré comme Wassily Kandinsky. Ce peintre, comme d’autres artistes novateurs de l’époque, s’est intéressé à l’étude des effets des couleurs et des formes.

Ce mouvement « non représentatif » cherche à promouvoir une nouvelle approche artistique dans laquelle les formes, les couleurs, les lignes et les textures sont les objets du travail des artistes.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L’ART ABSTRAIT ?

Une grande variété de graphismes

Tout comme les œuvres d’art abstraites peuvent ressembler à des œuvres d’art produites de n’importe quelle manière, même par hasard (c’est parfois le cas), les artistes abstraits développent également une recherche dans le processus de création et tentent de la transférer sur la toile. Il est toujours intéressant d’observer la diversité des résultats de ce processus artistique, dans lequel le hasard joue un rôle important.

Une richesse unique de créativité

Comme l’artiste abstrait n’a pas de modèle ou ne doit pas y être fidèle, presque rien ne vient perturber le processus de création intuitive (ou d’imagination).

Une liberté de travail qui exclut le contenu

Contrairement à l’art figuratif, c’est-à-dire à l’illustration, une œuvre d’art abstrait ne comporte pas de code permettant la communication. Tant que l’artiste n’est pas en mesure de dire quoi que ce soit à travers son art, son œuvre présentera des détails de la nature qui sont invisibles à nos yeux, à moins que nous n’y fassions très attention. Les formes composées de lignes et de taches de couleur, ainsi que la texture presque inévitable, continueront à fasciner le spectateur en tant que beauté pure dans l’œuvre de l’artiste.

QU’EST-CE QUE L’ART PLASTIQUE ?

Une œuvre d’art, quel que soit son contenu, est avant tout un objet, en fin de compte un produit, et consiste en une série d’objets assemblés de manière esthétique.

Ainsi, les arts plastiques sont fondamentalement le résultat d’un processus de transformation et de combinaison de différents matériaux, qui sont généralement reconnus comme un produit esthétique et un objet en principe, l’œuvre d’art.

Par exemple, une peinture sur toile se compose essentiellement des éléments suivants :

Une toile tendue sur un châssis et de la peinture.

Une œuvre d’art est donc un ensemble d’objets assemblés en vue d’une production artistique, transformés en un produit, un objet esthétiquement plaisant, entre les mains d’une personne qui, en tant qu’artiste, occupe une place relativement particulière dans la société.

COMMENT DÉFINIR L’ART PLASTIQUE ?

Les arts plastiques sont des objets artistiques basés sur les formes et les volumes : dessin, peinture, sculpture, photographie, architecture…

Les arts plastiques sont les arts qui permettent de donner forme à un projet artistique tangible à l’aide de matériaux et d’outils.

Hakan Portakal 01/2025