L’ABSTRACTION EST PARTOUT

Quand on veut créer de l’art figuratif, on doit se focaliser sur des objets et/ou des être-vivants, et quand on ne s’intéresse pas particulièrement à des objets et/ou des être-vivants, on se focalise sur rien de particulier, donc on voit l’ensemble des choses et on crée simplement de l’art abstrait.

De ce point de vue, tout est figuratif et en même temps abstrait. Tout dépend du regard (au sens propre du terme) que l’on porte sur la chose. Dans un univers où l’abstraction part de la figuration et la figuration part de l’abstraction, il est difficile de séparer complètement ces deux visions de la matière et de parler de chacune d’elles séparément.

Au fond, l’abstraction, comme la figuration, est un autre état de la matière.

La laideur est rare dans la nature, car la beauté est indispensable au bon fonctionnement des êtres vivants. La vie biologique est largement basée sur l’esthétique.

Mais si l’on s’en tient strictement aux lois physiques et non aux approches philosophiques, on constate que la beauté vient de l’intérieur, littéralement de l’intérieur du corps.

Dans le langage biologique, la beauté est avant tout un code signalant la santé, et la santé est le premier élément indispensable à la reproduction des espèces. La nature étant la santé (la notion de maladie n’appartient qu’à l’Homme), un être-vivant qui n’est plus en bonne santé n’est inévitablement plus beau. La laideur est tout simplement l’absence de santé. Là où il y a des figures, il y a des abstractions. L’abstraction est donc partout et elle est le plus souvent belle, si ce n’est pas le cas, c’est qu’elle est dénaturée.

Hakan Portakal 04/ 2024