DES SIGNES GRAVÉS IL Y A 500 000 ANS…
RESPECTER CEUX QUI NE SONT PAS COMME SOI
Suis-je plus développé aujourd’hui que lorsque j’étais enfant ? Les années, les décennies, les expériences m’ont-elles donné d’autres qualités que je n’avais pas lorsque j’étais enfant ? Ne suis-je pas celui que j’étais lorsque j’étais enfant ? Est-ce que je deviens une personne différente chaque année ? Si je connais plus de mots aujourd’hui que lorsque j’étais enfant, suis-je plus intelligent qu’à l’époque ?
Toutes les réponses à ces questions dépendront de ce que nous appelons l’évolution.
Si l’Homme dit préhistorique n’a jamais connu l’architecture, par exemple, cela fait-il de lui un être inférieur ? Si nous n’avons jamais vécu totalement en contact avec la nature comme l’ont fait les hommes préhistoriques, cela ne fait-il pas de nous une espèce qui a perdu sa nature originelle ? Est-il vraiment bon de perdre sa véritable identité au nom d’un soi-disant progrès? Qu’est-ce qui rend cela raisonnable ? Est-ce l’invention de la guerre, du crime, de la famine, d’un système immunitaire de plus en plus affaibli, donc de la maladie, de l’industrie, de l’argent, de la pollution, etc. (la liste est très longue) ?
L’Homme n’était jamais aussi cruel avant le sédentarisme autrement dit, avant le début du conte du progrès.
« Ô Lumières, Ô Progrès, Ô humanité ! (…) Quelle éternelle horloge de bêtises que le cours des âges ! (…) C’est une chose curieuse comme l’humanité, à mesure qu’elle se fait autolâtre, devient stupide » Gustave Flaubert (fr.wikipedia.org)
« Toutes nos inventions et nos progrès semblent doter de vie intellectuelle les forces matérielles, alors qu’elles réduisent la vie humaine à une force matérielle brute. » Karl Marx (fr.wikipedia.org)
L’évolution est l’adaptation. Si nous nous adaptons, nous évoluons. Et s’adapter ne signifie pas être supérieur aux autres. Si un être vivant existe encore, qu’il puisse ou non calculer la distance entre deux planètes, c’est qu’il s’est adapté. Cela signifie que tous les êtres vivants méritent le respect.
COMPRENDRE CEUX QUI NE SONT PAS COMME SOI
« Quelques lignes sur un coquillage forment une gravure en zig-zag et c’est un vrai cataclysme dans l’évolution de l’humanité… Homo erectus était peut-être plus développée cognitivement que nous le pensions… » (www.hominides.com)
Quelle approche scientifique ! Nous respectons les scientifiques parce qu’ils fournissent des preuves, mais pas parce qu’ils pensent. Nous pensons aussi sans eux ni la science.

La science fait partie de cette histoire de progrès. Qu’est-ce qui caractérise la science ? Quelle est la différence entre la science et la foi ? Qu’est-ce qui fait d’une personne un scientifique ? Est-ce ce que l’on observe ou ce que l’on pense et/ou croit qui fait de quelqu’un un scientifique ?
Un idéaliste peut-il faire de la science correctement ? Un scientifique a-t-il le droit d’oublier qu’il n’a pas le droit de supposer et d’interpréter les lois physiques ?
Oui, Monsieur et Madame les scientifiques subjectifs… ni Homo erectus, ni les autres ne sont pas comme nous, ils ne sont pas aussi anthropocentriques que nous. N’ayez pas peur, ne paniquez pas, votre humanité développée est en sécurité : nous ne sommes pas les descendants de ces personnes. Nous sommes les descendants des sédentaires, de ceux qui ont perdu leur véritable caractère pour toujours, leur caractère animal il y a à peu près 12,000 ans.
Il y a la science et la science. Il y a une science qui dit que nous sommes des singes (Pascal Picq, par exemple) et il y a une science qui dit que nous avons été des singes, mais que nous sommes maintenant des êtres humains.
Si nous ne sommes plus des singes, ou (comme le pensent certains scientifiques) des singes devenus humains, pourquoi devrions-nous réduire les autres singes à une espèce inférieure parce qu’ils ne savent pas, par exemple, écrire ? Si cette approche est la bonne, pourquoi condamner un parent qui pense que son enfant n’est pas très intelligent parce qu’il ne peut pas mentir ?
Sommes-nous vraiment plus évolués, plus tolérants que ces singes qui n’ont jamais eu la « chance » de devenir humains ? Nous savons beaucoup de choses qu’ils ignorent, mais ils savent une chose que nous ignorons : la survie. Chaque fois que nous faisons un pas vers le progrès, qui n’existe pas, qui n’est qu’une illusion, un mensonge, nous nous éloignons de la nature, de notre propre nature, ce qui nous éloigne de l’animal que nous sommes. Cet animal appartient à la nature et à rien d’autre.
Le véritable désastre pour la compréhension des autres hominidés a été la croyance que l’Homo erectus, par exemple, n’était pas développé sur le plan cognitif.
Et si nous sommes des singes (nous le sommes), pourquoi chercher à réduire l’Homo erectus, par exemple, à un imbécile en croyant qu’il ne savait pas dessiner ? Quelle est la preuve que la capacité à faire de l’art a plus de valeur que le fait d’être un animal qui vit pleinement sa vie sans s’intéresser à d’autres choses ? Que veut exalter cette science subjective ? Qu’est-ce qu’elle recherche, la réalité ou la supériorité ?
En tant qu’anthropologue et/ou archéologue, si ce zigzag vous surprend plus que le fait que l’Homo erectus a vécu pendant près de 2 millions d’années, c’est que vous avez mal compris la vie.
Avez-vous besoin de plus de diplômes pour réaliser enfin que ces personnes qui ont vécu pendant près de 2 millions d’années sans science, sans technologie, sans savoir tout ce que nous savons, n’étaient pas tant des animaux, mais presque des humains (comme vous le souhaitez) grâce à un minuscule zigzag sur un coquillage ?

Hakan Portakal 01/2025


